Je vous contact afin de vous faire prendre connaissance de mon action qui est, j'en suis sure, une bonne nouvelle pour vous.

En effet, je suis parti en Bulgarie pendant près de 15 mois. J'ai terminé mes étude là-bas dans une filière francophone. Malheureusement je suis actuellement le seul Français à avoir entrepris cette démarche. J'étais Français mais étudiant bulgare. L'enseignement là-bas est très bien.

J'ai pu travailler en stage a Solvay à Devnya (proche de Varna). J'ai participé a la vie d'une famille à la campagne (proche de Plovdiv)  et j'ai même acheté un TRABANT rouge (célèbre a RFI). J'aimerai vous signaler que j'ai vécu là-bas avec peux de moyen environ 150 euro par mois. Aujourd'hui ça fait 5 mois que je suis rentré en France, la vie est terne ici, et surtout je suis maintenant choqué que la Bulgarie soit si invisible pour les Français : ils connaissent la Roumanie, la Turquie, la Yougoslavie, la Grèce, et pas la Bulgarie. Pourtant elle est au centre.

Une petite info encore, je n'est aucun liens d'origine avec la Bulgarie, je connais ce pays car j'y ai effectuer un stage en entreprise avant d'y aller pour ma dernière année d'étude.

L'université que j'ai fréquentée est l'Université de Technologie Chimique et Métallurgique de Sofia UTCM en français et XTMY en bulgare. J"y ai fréquenté la filière francophone où les cours sont effectués en français avec les
autres élèves de la filière. Dans mon cas un plan individuel a été mis en place et s'est appuyé sur les accords de Bologne pour facilité l'adéquation du suivi de mon parcours d'étude et pour rester dans les normes françaises (je venais d'obtenir ma maîtrise de génie des procédés en France). Certains cours furent effectués en anglais car les professeurs ne parlaient pas français. J'ai obtenu leur magistère de chimie reconnus par l'agence Universitaire Francophone AUF, qui est un diplôme d'ingénieur chimiste au degré magistère équivalent à un niveau BAS +5. En 2 semestres grâce au plan individuel on a pu me faire passer l'équivalent de 3 semestres nécessaires pour obtenir le titre ingénieur en France pour des raisons de coût évident : L'inscription n'est pas gratuite car étant étranger une taxe de 2800$ est demandée pour l'année lorsqu'on s'inscrit comme "étudiant bulgare". Mais en retours le logement est assuré dans la ville étudiante en chambre individuelle et des cours particuliers au niveau ingénieur est un luxe qui n'est pas cher à ce prix. Et le visas de long séjours s'obtient facilement.(il faut avoir au préalable demandé en France un visas de 3 mois, visa le plus long qu'ils donnent pour les études) mais étape nécessaire pour la suite.

Je vous donne l'e-mail de la secrétaire de la filière francophone, Margarita GUIORGUEVA, GUIORGUEVA;   meri@uctm.edu , elle sera ravie de vous transmettre des renseignements. La personne s'étant occupée particulièrement de mon cas fut Mme SEIKOVA Lliona. Vous pouvez leur écrire de ma part, ils en seront enchantés.

L'apprentissage de la langue s'est fait au jour le jour, les bulgares sont très chaleureux avec les étrangers qui sont motivés à apprendre, ce fut donc facile de s'imprégner de leur langage et leur culture. Bien évidement un appui comme la méthode ASSIMILE est un atout (on la trouve à Gilbert jeune à Paris). Mais les ulgares sont généralement polyglottes, donc la barrière de la langue n'est pas insurmontable. Au bout de 3 mois on lit le bulgare et on est capable de se débrouiller dans les magasins, dans les restaurants, dans la vie de tous les jours. En 6 mois on commence à tenir des conversations, mais ce n'est  pas toujours évident, l'humour bulgare n'est pas facile à discerner surtout dans les jeux de mots ou dans des sens ou c'est intraduisible dans notre langue car les références culturelles ne sont pas les mêmes. En se donnant une méthode au commencement, apprendre à lire le cyrillique et le prononcer, apprendre les verbes d'actions et certains adjectifs et des mots alimentaire, les  temps présent,  futur (très faciles) et passé, en 3 semaines on se débrouille très bien. L'autre solution est de prendre des cours, mais pour les étrangers les tarifs sont excessifs, mieux vaut apprendre avec ses relations, une fois dans le bain ça va vite. J'ai
d'ailleurs aidé des Français en stage en leur faisant un mémo, en 3 semaines ils partaient déjà à l aventure chez les habitants au coeur de la Bulgarie sans souci aucun. Le secret être humble et respectueux et curieux  de leur culture.

Actuellement mon diplôme Bulgare est prêt, mon attestation de l'AUF aussi (elle certifie que l'enseignement suivis est conforme aux lois françaises de l'éducation nationale). Pour être tranquille je fais faire traduire mon diplôme en anglais certifié par un notaire. Seul hic, est qu'en France, bien que cette expérience est extrêmement enrichissante, elle est très mal perçue par les entreprises françaises qui ne connaissent pas la Bulgarie. D'autant plus qu'ils ne savent dans quelles conditions j'ai vécu mon aventure. Une démarche comme celle-ci met en valeur une personnalité et un tempérament de battant, des aptitudes de management assurément. Tous les jours ce sont des problèmes à résoudre, ils faut savoir persévérer, avoir de la patience, concilier mais aussi se faire entendre. J'ai vécu avec un budget de 150 euros par mois, budget fondé par moi même durant mes études universitaires en France en sachant qu un bulgare dispose d'en moyenne de 100-150 euro/mois.
J'ajouterai que j'ai tout de même reçu une bourse en Mai 2003 par AUF pour mon stage en entreprise afin de m'encourager dans ma démarche.

Je m'excuse pour ce roman, mais il me semble que chaque détail soit important et contient des informations fortement enrichissantes.

En conclusion, je suis bien évidement d'accord pour que vous mettiez quelques lignes afin d'encourager les étudiants à découvrir la Bulgarie et par la suite entreprendre une telle entreprise. Ils faut savoir qu'il faut quand même souscrire une assurance, Avis assistance m'assurait pour tout sans être excessif (rapatriement, responsabilité civile etc etc).

Par contre le retours en France est difficile, les entreprises sont peu reconnaissantes, seuls des PDG ayant tenté ce genre d'expérience (rare) sont ouverts (ou alors quand ils ont connaissance du profil du candidat ce qui est rare aussi).

L'autre solution les contrats VIE "volontariat internationale en entreprise" vers la Bulgarie n'existe pas beaucoup dans la chimie-génie chimique-génie des procédés.

Point positif, la langue russe s'apprend plus facilement pas la suite.

En France le système très bien ficelé vous permet de toucher le RMI en attendant de trouver du travail (quand vous avez plus de 25 ans) mais ça rend déprimant quand même de passer de l'hyperactivité a rien du tout, surtout que le climat français  est très individualiste et peu conviviale comme on peut le ressentir la bas.

Si vous êtes arrivé jusqu'ici, alors je vous remercie,  vous avez ainsi encore des sentiments récents et un témoignage unique. J'ai encore beaucoup à raconter, si ça peut aider. Je suis ouvert à vous donner plus de détails sur des lieux, des contacts ou encore sur les formalités administratives (très lourde), en vous promettant cette fois d'être plus concis.
Très cordialement

BLUON Christophe

c_bluon@hotmail.com